Fondation de Québec
Au 17e siècle, plusieurs compagnies obtiennent successivement du roi de France le monopole du commerce en Nouvelle-France. En contrepartie, elles acceptent de prendre en charge le peuplement d’une colonie et l’évangélisation des Autochtones. C’est dans ce contexte que Samuel de Champlain (Brouage?, ? – Québec, 1635) fonde Québec en 1608 et construit l’Habitation sur les bords du fleuve Saint-Laurent.
Ludovica
Québec n’est d’abord qu’un comptoir commercial. Champlain propose, en 1618, de créer une ville du nom de Ludovica. Celle-ci serait située dans la vallée de la rivière Saint-Charles, tandis que le cap Diamant serait réservé à la défense et à l’agriculture. D’ailleurs, Louis Hébert (Paris, 1575 – Québec, 1627) cultive déjà la terre sur les hauteurs.
Au cours des années 1620, Champlain entreprend la construction du fort Saint-Louis sur le promontoire. Les Récollets et les Jésuites, de leur côté, s’installent de part et d’autre de la rivière Saint-Charles. Des chemins (aujourd’hui la côte de la Montagne et la rue De Saint-Vallier) relient les trois secteurs. Une ferme est également établie dans la baronnie de Guillaume de Caen au cap Tourmente, principalement pour nourrir le bétail récemment arrivé de France.
Avec la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, le comptoir passe aux mains des Britanniques. L’occupation dure trois ans. Au retour des Français, il faut presque tout reconstruire.
Ébauche d’une cité
Après la mort de Champlain en 1635, le gouverneur Charles Huault de Montmagny (France, v. 1583 – Antilles?, 1653?) abandonne le projet de Ludovica et dresse le plan d’une ville rayonnant à partir du fort Saint-Louis. Il remplace le fort de bois par un fort de pierre, auquel il intègre sa résidence. Les communautés religieuses et les institutions, telle la sénéchaussée, s’installent à la haute-ville. Autour de l’Habitation se développent une basse-ville commerçante et un marché.
Échanges
Entre 1608 et 1663, l’approvisionnement est essentiellement assuré par la France. Certains biens importés proviennent toutefois d’ailleurs, puisque la mère patrie entretient des relations commerciales avec plusieurs pays. Vraisemblablement, on bénéficie parfois de cargaisons prises aux navires ennemis et de certains biens de contrebande. Les exportations sont constituées presque uniquement de fourrures et de produits de la pêche.
Québec marque la fin de la navigation transatlantique et le début de la navigation fluviale. C’est donc un endroit stratégique où sont débarquées les marchandises destinées à la colonie; c’est aussi de là que partent les cargaisons vers la France.
La Nouvelle-France doit avoir une autonomie minimale pour exister. On y pratique l’agriculture, et les périodes de disette encouragent l’exploitation des ressources locales. Des artisans répondent aux besoins essentiels de la population.
Durant cette période, on assiste à la naissance de Trois-Rivières (1634) et de Montréal (1642). Plusieurs seigneuries sont également concédées, qui sont autant de foyers de peuplement en relation avec Québec. Le territoire exploré et revendiqué par la France est immense, mais la présence française est numériquement très faible.