Patrimoine

L’archéologie à Québec

Ligne du temps

Cette chronologie couvre les événements marquants de l’histoire géologique et de l’occupation humaine de Québec, de la période préhistorique jusqu’à aujourd’hui. Pour les découvrir, cliquez sur les périodes dans la ligne du temps. L'abréviation AA signifie avant aujourd’hui, soit avant 1950, par convention. Les années radiocarbone sont étalonnées en années réelles.

Mer de Champlain
12 900 à 10 600 ans AA

Lac à Lampsilis
10 600 à 8 000 ans AA

Proto-Saint-Laurent
8 000 à 3 000 ans AA

Fleuve Saint-Laurent
depuis 3 000 ans AA

  • 13 000 AA
  • 10 600 AA
  • 8 000 AA
  • 3 000 AA
  • 450 AA (1500 de notre ère)
  • 1608
  • 1663
  • 1760
  • 1792
  • 1867
  • 1960
  • 1960 +
Période préhistorique; 13 000 à 450 ans AA (1500 de notre ère)
Périodes coloniale et contemporaine; 1500 à aujourd'hui

Paléoindien
13 000 à 8 800 ans AA

Archaïque
11 300 à 3 000 ans AA

Sylvicole
3 000 à 450 ans AA

Premiers contacts entre Amérindiens et Européens
1500-1608

Comptoir de traite des fourrures
1608-1663

Capitale de la Nouvelle-France
1663-1760

Sous l'occupation militaire britannique
1760-1792

Capitale d'une colonie britannique
1792-1867

Capitale de la province de Québec
1867-1960

Capitale nationale du Québec
1960 +

Mer de Champlain (12 900-10 600 ans AA)

Le glacier commence à se retirer de la région de Québec il y a environ 13 000 ans.

Son retrait est rapide. À l’est de Québec, les terres qui s’étaient affaissées sous le poids des glaces sont immédiatement inondées par les eaux de la mer de Goldthwait, issue des eaux salées de l’Atlantique. Ces eaux transportent avec elles la faune marine.

Quand la glace se sera retirée du goulot d’étranglement de Québec, les basses terres seront aussi envahies par les eaux salées formant ainsi la Mer de Champlain à l’ouest de Québec.

Ces événements et les suivants sont à l’origine du dépôt de quantité de sédiments meubles (argile, sable, gravier) qui détermineront l’utilisation que l’on fera de l’environnement (agriculture, production céramique, etc.).

Lac à Lampsilis (10 600-8 000 ans AA)

Avec le relèvement des terres, des îles émergent, dont la colline de Québec. Un réseau de rivières se dessine. Vers 10 600 ans AA, dans la région de Québec, les eaux de la mer de Champlain sont saumâtres, car elle est alimentée par les rivières amphi-laurentiennes et surtout par l'Outaouais qui draîne les eaux de déversement de vastes lacs glaciaires présents au centre du Canada. La Mer de Champlain fera bientôt place à une vaste étendue d’eau douce, le Lac à Lampsilis.

Proto-Saint-Laurent (8 000-3 000 ans )

Le Lac à Lampsilis diminue graduellement et se transforme en un corridor fluvial qui est l’ancêtre du fleuve Saint-Laurent. La période du proto-Saint-Laurent commence vers 8 000 ans AA.

Fleuve Saint-Laurent (3 000 ans AA à aujourd’hui)

Il y a 3 000 ans, le fleuve Saint-Laurent correspond à peu près à celui d’aujourd’hui par sa forme et par le niveau des eaux.

Événements du Quaternaire

Le Quaternaire est la période géologique actuelle. Cette période a commencé il y a quelque 2,58 millions d’années AA. Elle se caractérise par des cycles glaciaires dans l’hémisphère Nord, l’extinction des mammifères géants et l’évolution de l’homme moderne. Lors de la dernière glaciation, dite « du Wisconsin », l’inlandsis laurentidien recouvre, entre autres, le Québec et la majeure partie du Canada. Le glacier atteint son étendue maximale il y a environ 21 400 ans AA. À cette époque, la région de Québec se trouve sous une épaisse couche de glace.

Paléoindien (13 00-8 000 ans AA)

Habitat

  • Des Paléoindiens parcourent les rivages de la mer de Champlain, puis du lac à Lampsilis, et explorent la région de Québec.
  • Le climat est froid et sec.
  • Les terres émergées sont d’abord occupées par une végétation semblable à celle de l’Arctique actuel. Les premières forêts se développent rapidement entre 11 000 et 10 000 ans AA. Elles sont principalement composées de conifères (épinette, sapin baumier).

Mode de vie

  • Les Paléoindiens sont nomades.
  • Ils parcourent de grandes distances, demeurant peu de temps au même endroit.

Alimentation

  • Ils chassent surtout les grands cervidés, en particulier le caribou, et les mammifères marins.
  • Ils exploitent aussi d’autres ressources terrestres et marines.

Outillage

  • Ils utilisent des pierres très fines, comme des cherts, pour la confection de leurs outils. L’outillage fait de matériaux organiques (os, andouiller, bois) n’a pas laissé de traces archéologiques.

Sous-périodes

Paléoindien ancien     13 000-11 300 ans AA

Paléoindien récent     11 300-8 800 ans AA

Sites

Dans la région de Québec, des sites paléoindiens ont été identifiés à Lévis et à Saint-Augustin.

Archaïque (11 300-3 000 ans AA)

Habitat

  • Des Autochtones fréquentent la région de Québec à la période archaïque.
  • Le climat se réchauffe.
  • Les forêts de conifères font place à des forêts composées principalement d’arbres à feuilles caduques.

Mode de vie

  • Les Autochtones de l’Archaïque sont nomades.
  • Ils se déplacent à l’intérieur de grands territoires. Vers la fin de la période, l’aire exploitée par chaque groupe diminue.

Alimentation

  • L’alimentation s’appuie sur la chasse, la pêche et la cueillette.

Outillage

  • Les matières premières proviennent souvent de lieux éloignés, témoignant d’un vaste réseau d’échange.
  • Au début de l’Archaïque, les Autochtones emploient beaucoup le quartz pour la fabrication de leur outillage. Les outils de pierre polie font leur apparition. L’usage de matériaux organiques (os, andouiller, bois) a laissé peu de traces archéologiques.
  • Par la suite, ils utilisent une grande variété de matières premières lithiques, l’os, l’andouiller et le cuivre natif. Les outils en pierre polie se multiplient. Le matériel de pêche s’enrichit.

Sous-périodes

Archaïque ancien       11 300-8 800 ans AA

Archaïque moyen       8 800-6 800 ans AA

Archaïque récent        6 800-3 000 ans AA

Sylvicole (3 000-450 ans AA)

Habitat

  • Des Autochtones du Sylvicole font de la région de Québec un de leurs lieux de séjour privilégiés.
  • Le climat est semblable à celui d’aujourd’hui.
  • La végétation comprend divers types d’érablières.

Mode de vie

  • Les Autochtones du début du Sylvicole sont encore nomades. Ils fréquentent cependant certains endroits et y passent d’assez longues périodes.
  • À la fin du Sylvicole, la région de Québec est occupée par les Iroquoiens du Saint-Laurent. Ils habitent des villages pourvus de maisons longues et établissent des campements satellites pour exploiter les ressources environnantes et celles de l’estuaire du Saint-Laurent.

Alimentation

  • L’horticulture s’ajoute à la chasse, la pêche et la cueillette. Le poisson tient une place importante dans l’alimentation.

Outillage

  • Les matières premières proviennent souvent de lieux éloignés, témoignant d’un vaste réseau d’échange.
  • L’outillage est diversifié et fait de pierre, d’os, d’andouiller et de cuivre natif.
  • La céramique fait son apparition au début de la période et prend de plus en plus d’importance.

Sous-périodes

Sylvicole inférieur                  3 000-2 400 ans AA

Sylvicole moyen                    2 400-1 000 ans AA

Sylvicole supérieur                 1 000-450 ans AA

Premiers contacts entre Autochtones et Européens (1500-1608)

Pêcheurs et baleiniers

Au 16e siècle, des Français et des Basques pratiquent de façon saisonnière la pêche ou la chasse aux mammifères marins dans le golfe et l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. Ils font des haltes sur la terre ferme pour se ravitailler et préparer les prises. Ces séjours favorisent les échanges avec les Autochtones, et la fourrure devient une marchandise recherchée par les pêcheurs et les baleiniers.

Hivernement de Jacques Cartier

Les expéditions de Jacques Cartier (Saint-Malo, 1491 – Saint-Malo, 1557) en 1534 et 1535 sont menées sous la protection du roi de France. Elles ont pour but la découverte de richesses et d’une nouvelle route vers l’Asie. En 1535-1536, Cartier hiverne le long de la rivière Saint-Charles, à l’embouchure de la rivière Lairet. Il entretient des relations avec les Iroquoiens du village de Stadaconé situé à proximité.

Une colonie éphémère

La première tentative de peuplement de la vallée du Saint-Laurent est confiée en 1541 à Jean-François de La Rocque de Roberval (Carcassonne?, v. 1500 – Paris, 1560). La colonie s’établit en bordure du fleuve, à l’embouchure de la rivière du Cap Rouge. Dirigée par Cartier en 1541-1542 et par Roberval en 1542-1543, elle disparaît après seulement deux années d’existence.

Fondation de Québec

L’échec de la colonie de Cartier et de Roberval n’interrompt pas tous les contacts entre les Premières Nations et les Européens. Il faut néanmoins attendre 1608 avant d’assister à la fondation de Québec.

À ce moment, les Iroquoiens ont disparu de la vallée du Saint-Laurent. Des Autochtones continuent cependant d’exploiter les ressources de la région, entre autres les Innus qui viennent pêcher l’anguille dans l’estuaire de la rivière Saint-Charles. Par la suite, plusieurs groupes autochtones alliés des Français fréquenteront Québec, avant tout pour les besoins de la traite des fourrures.

Comptoir de traite des fourrures (1608-1663)

Fondation de Québec

Au 17e siècle, plusieurs compagnies obtiennent successivement du roi de France le monopole du commerce en Nouvelle-France. En contrepartie, elles acceptent de prendre en charge le peuplement d’une colonie et l’évangélisation des Autochtones. C’est dans ce contexte que Samuel de Champlain (Brouage?, ? – Québec, 1635) fonde Québec en 1608 et construit l’Habitation sur les bords du fleuve Saint-Laurent.

Ludovica

Québec n’est d’abord qu’un comptoir commercial. Champlain propose, en 1618, de créer une ville du nom de Ludovica. Celle-ci serait située dans la vallée de la rivière Saint-Charles, tandis que le cap Diamant serait réservé à la défense et à l’agriculture. D’ailleurs, Louis Hébert (Paris, 1575 – Québec, 1627) cultive déjà la terre sur les hauteurs.

Au cours des années 1620, Champlain entreprend la construction du fort Saint-Louis sur le promontoire. Les Récollets et les Jésuites, de leur côté, s’installent de part et d’autre de la rivière Saint-Charles. Des chemins (aujourd’hui la côte de la Montagne et la rue De Saint-Vallier) relient les trois secteurs. Une ferme est également établie dans la baronnie de Guillaume de Caen au cap Tourmente, principalement pour nourrir le bétail récemment arrivé de France.

Avec la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, le comptoir passe aux mains des Britanniques. L’occupation dure trois ans. Au retour des Français, il faut presque tout reconstruire.

Ébauche d’une cité

Après la mort de Champlain en 1635, le gouverneur Charles Huault de Montmagny (France, v. 1583 – Antilles?, 1653?) abandonne le projet de Ludovica et dresse le plan d’une ville rayonnant à partir du fort Saint-Louis. Il remplace le fort de bois par un fort de pierre, auquel il intègre sa résidence. Les communautés religieuses et les institutions, telle la sénéchaussée, s’installent à la haute-ville. Autour de l’Habitation se développent une basse-ville commerçante et un marché.

Échanges

Entre 1608 et 1663, l’approvisionnement est essentiellement assuré par la France. Certains biens importés proviennent toutefois d’ailleurs, puisque la mère patrie entretient des relations commerciales avec plusieurs pays. Vraisemblablement, on bénéficie parfois de cargaisons prises aux navires ennemis et de certains biens de contrebande. Les exportations sont constituées presque uniquement de fourrures et de produits de la pêche.

Québec marque la fin de la navigation transatlantique et le début de la navigation fluviale. C’est donc un endroit stratégique où sont débarquées les marchandises destinées à la colonie; c’est aussi de là que partent les cargaisons vers la France.

La Nouvelle-France doit avoir une autonomie minimale pour exister. On y pratique l’agriculture, et les périodes de disette encouragent l’exploitation des ressources locales. Des artisans répondent aux besoins essentiels de la population.

Durant cette période, on assiste à la naissance de Trois-Rivières (1634) et de Montréal (1642). Plusieurs seigneuries sont également concédées, qui sont autant de foyers de peuplement en relation avec Québec. Le territoire exploré et revendiqué par la France est immense, mais la présence française est numériquement très faible.

Capitale de la Nouvelle-France (1663-1760)

Capitale de la Nouvelle-France

La colonie passe sous l’autorité royale en 1663. Elle est désormais dirigée par un gouverneur, un intendant et un conseil souverain. C’est alors que Québec accède réellement au statut de capitale de la Nouvelle-France.

Institutions religieuses

En 1663, on assiste à la fondation du Séminaire de Québec, destiné à former les prêtres séculiers qui prendront en charge les paroisses. La paroisse de Notre-Dame-de-la-Paix, aujourd’hui Notre-Dame-de-Québec, est créée en 1664 et devient évêché en 1674. Les communautés religieuses, de leur côté, poursuivent leurs œuvres de bienfaisance.

Naissance d’une deuxième basse-ville

Sous l’influence des intendants, en particulier de Jean Talon (Châlon-sur-Marne, 1626 – France, 1694), un centre industriel se crée le long de la rivière Saint-Charles. Ce centre regroupe chantier naval, brasserie, fabrique de potasse, tanneries, briqueteries et poteries.

En 1686, le palais de l’intendant prend place dans ce secteur. Tout comme le château Saint-Louis, où demeure le gouverneur, il s’agit d’un lieu de pouvoir dont l’autorité s’exerce sur un immense territoire qui va de l’Atlantique aux Rocheuses et du Labrador au golfe du Mexique.

Le port et les fortifications

Un port prend forme le long du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Charles. Parallèlement, la construction navale se développe. D’importants ouvrages défensifs sont par ailleurs érigés pour protéger la ville, tant du côté terrestre que du côté fluvial. Les fortifications et le port donnent à Québec son caractère de cité et de symbole de la puissance française en Amérique.

Échanges

Les sources d’approvisionnement restent les mêmes qu’à la période précédente. Le port, cependant, fait partie d’un réseau d’échange extérieur qui comprend la France, les Antilles, Louisbourg, l’Acadie et Terre-Neuve. Les exportations sont encore constituées en majorité de fourrures, auxquelles s’ajoutent des denrées et du bois.

Les industries créées remédient à la rareté de certaines marchandises sans concurrencer les importations françaises. Plusieurs seront éphémères.

La concession et le peuplement des seigneuries continuent. Les aires cultivées s’accroissent, tandis que les villes et les villages se multiplient. Les explorations entraînent la mise en place d’un réseau de forts à l’intérieur du pays. Québec constitue le pivot de ce vaste ensemble.

La Conquête

La guerre de Sept Ans (1756-1763) n’épargne pas Québec. En 1759, la ville est assiégée par les Britanniques. Bombardée pendant deux mois, elle capitule le 18 septembre. La chute de Montréal l’année suivante annonce la fin de la Nouvelle-France. Le traité de Paris, signé en 1763, marque le début de la colonisation anglaise.

Sous l’occupation militaire britannique (1760-1792)

Siège du gouvernement

Après la Conquête, Québec est le siège du gouvernement de la Province of Quebec et sa principale garnison.

La reconstruction

Les années 1760 à 1792 constituent une période de transition et de reconstruction. Les négociants et les marchands britanniques se taillent une place avantageuse, tandis que les commerçants canadiens se relèvent de la guerre avec plus ou moins de difficultés. Les batteries en bordure du fleuve et de la rivière Saint-Charles font rapidement place à des quais uniquement commerciaux.

Les institutions religieuses catholiques, qui ont beaucoup souffert de la Conquête, ont peine à survivre. L’Église anglicane, pour sa part, s’implante graduellement.

 

Échanges

L’approvisionnement se fait désormais par la Grande-Bretagne ou par son intermédiaire. L’insuffisance des importations favorise certaines fabriques locales, comme les ateliers de potiers, les tanneries, les cordonneries, les selleries et les distilleries.

Siège de Québec par les troupes américaines

Le siège de Québec par les troupes américaines en 1775 se solde par un échec. L’événement offre néanmoins une occasion d’évaluer le système défensif et de proposer des modifications aux fortifications.

 

Capitale d’une colonie britannique (1792-1867)

Capitale du Bas-Canada

L’Acte constitutionnel adopté en 1791 crée le Bas-Canada et le Haut-Canada. Québec demeure le siège du conseil exécutif pour les deux Canadas et devient capitale du Bas-Canada.

En 1840, l’Acte d’union regroupe les deux provinces. Québec accueille le Parlement du Canada-Uni de 1851 à 1856 et de 1859 à 1866.

Institutions religieuses

L’Église catholique reste au cœur des services éducatifs, médicaux et sociaux. L’Université Laval ouvre ses portes en 1854.

Les communautés protestante et irlandaise catholique se donnent aussi leurs propres institutions, consolidant ainsi leur présence dans la ville.

Administration municipale

Québec élit son premier conseil municipal en 1833. Les grands défis de l’administration concernent la voirie, les installations sanitaires et la lutte contre les incendies. Un premier réseau d’aqueduc et d’égout est mis en place entre 1850 et 1857.

Le port

Durant la première moitié du 19e siècle, la ville est en pleine effervescence. Le commerce du bois stimule tous les secteurs de l’économie. Des milliers d’immigrants, surtout irlandais, débarquent à Québec.

Après 1850, plusieurs facteurs entraînent une diminution de l’achalandage : canalisation du Saint-Laurent, déclin du commerce du bois équarri et de la construction navale, implantation du chemin de fer sur la rive sud plutôt que sur la rive nord et abandon par l’Angleterre de ses politiques protectionnistes.

Les fortifications

La menace américaine, la crainte d’un retour des Français et l’éventualité d’un soulèvement de la population canadienne incitent la Couronne britannique à modifier le système de défense. Le projet de construction d’une citadelle se concrétise.

Échanges

Au chapitre des exportations, les fourrures sont concurrencées par les céréales puis, à la suite du blocus continental qu’a imposé Napoléon Ier à la Grande-Bretagne en 1806, par les produits forestiers. L’augmentation du commerce du bois influe sur la construction navale, qui connaît un essor considérable.

La ville joue un rôle de premier plan dans l’importation des marchandises produites par la Grande-Bretagne, alors en pleine révolution industrielle, ou fournies par son intermédiaire. Avec la libération du commerce et des échanges, des articles américains usinés arrivent à Québec surtout via Montréal.

De nombreux artisans locaux cherchent à rivaliser avec les importations. Plusieurs entreprises s’agrandissent et accroissent leur main-d’œuvre. Toutefois, l’industrialisation s’imposera de plus en plus comme voie de l’avenir.

Capitale du Québec (1867-1960)

Capitale du Québec

En 1867, avec la Confédération, Québec est désignée capitale de la province de Québec, tandis qu’Ottawa devient le siège du gouvernement fédéral. On assiste à l’exode des fonctionnaires fédéraux et de la garnison britannique. De plus, la mauvaise conjoncture économique entraîne le départ d’une partie de la population anglophone. Ces changements ouvrent une nouvelle période française pour Québec.

Institutions religieuses

Les communautés religieuses catholiques se multiplient, tandis que la communauté protestante conserve ses institutions de bienfaisance.

 

Le port

Pour remédier à la baisse de l’achalandage du port, d’importantes infrastructures sont réalisées, comme le bassin Louise à l’embouchure de la rivière Saint-Charles. Parallèlement, la construction de silos à grain, de hangars et de voies ferrées facilite le transbordement. Les croisières en bateaux à vapeur, appelés « bateaux blancs », sont très en vogue et demandent la mise en place de quais d’embarquement.

Les fortifications

Le départ de la garnison en 1871 et la circulation urbaine menacent les fortifications. Lord Dufferin (Florence, 1826 – Clandeboye, 1902), gouverneur général du Canada de 1872 à 1878, propose un projet d'embellissement qui comprend la préservation des murs et la reconstruction des portes. Il fait agrandir la terrasse Durham, qui prend le nom de « terrasse Dufferin ».

Tourisme

Le caractère historique de Québec, déjà souligné dans les premiers guides touristiques, attire de plus en plus les voyageurs. Le Château Frontenac, situé à l’emplacement des forts et châteaux Saint-Louis, ouvre ses portes en 1893.

En 1928, le gouvernement du Québec et la Ville de Québec mettent en place la Commission d'urbanisme et de conservation de Québec. Les fortifications sont désignées lieu historique national du Canada en 1948.

Échanges

La période 1867-1929 marque une transition pour Québec, qui passe d’une économie coloniale à une économie régionale et provinciale. La mécanisation et l’industrialisation touchent plusieurs domaines, notamment celui de la chaussure. Les commerces de gros et de détail se multiplient. Le chemin de fer s’implante enfin sur la rive nord, ce qui facilite les communications. L’électrification de la ville commence en 1886.

Les retombées du statut de capitale provinciale sont de plus en plus importantes. Après 1930, l’activité industrielle diminue pour laisser place à une économie centrée sur les services commerciaux et gouvernementaux.

Capitale nationale du Québec (1960+)

Capitale nationale du Québec

Québec est au cœur de la réforme de l’État québécois, désignée par le nom de « Révolution tranquille », et des profonds changements qu’elle a apportés.

Institutions religieuses

À partir de 1960, l’État prend la relève de l’Église dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux. L’organisation de la société repose de plus en plus sur des valeurs laïques.

Conservation et tourisme

L’identité québécoise s’affirme par de nombreuses actions touchant la protection du patrimoine. À ce titre, les recherches archéologiques contribuent grandement à la connaissance de Québec.

En 1963, le gouvernement du Québec crée par décret le site patrimonial du Vieux-Québec (anciennement l’arrondissement historique), suivi de ceux de Beauport, de Sillery et de Charlesbourg. Dans la même décennie, le ministère de la Culture et des Communications du Québec entreprend la restauration de Place-Royale. La période du Régime français est choisie afin de souligner l'importance de Québec comme lieu fondateur de l'Amérique française. De son côté, le gouvernement du Canada restaure les fortifications et crée le parc de l’Artillerie.

Par la suite, les efforts conjugués des gouvernements municipal, québécois et canadien conduisent à l’inscription de l'arrondissement historique du Vieux-Québec sur la Liste du patrimoine mondial en 1985.

Les rives du Saint-Laurent et de la rivière Saint-Charles sont aujourd’hui mises en valeur par de nombreux parcs et promenades, dont le parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles et la promenade Samuel-De Champlain. Le terminal de croisières inauguré en 2002 confirme la valeur touristique du port de Québec.

Échanges

L’économie de Québec est maintenant axée sur le savoir, la haute technologie et la recherche. La ville joue un rôle de premier plan au sein de la Francophonie. Son caractère historique et patrimonial en fait un lieu culturel et touristique mondialement reconnu.

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