Patrimoine

L’archéologie à Québec

Îlot des Palais

De boulangerie à brasserie

De 1852 à 1865, l’emplacement fait l’objet de plusieurs travaux. Les vestiges se rapportent surtout à la transformation de la boulangerie en brasserie, à la construction d’une malterie dans la cour et à la mise en place de silos à grains.

Les modifications apportées à la boulangerie sont illustrées par des canalisations en bois, piliers, aires de travail, support de bouilloire et autres. La malterie était un édifice imposant aux caves profondes. Deux tunnels, dont les murs intègrent une partie de la maçonnerie de la boulangerie du premier palais, la reliaient à la brasserie. La construction des silos à grains, à l’extrémité ouest, a aussi mis à contribution les fondations d’un édifice très ancien, présent sur le site avant même la construction de la brasserie de Jean Talon (Châlons-sur-Marne, 1626 – France, 1694).

Vue vers le nord d’un support de bouilloire en brique de la brasserie Boswell-Dow, contexte 1852-1865.

Photographie Ville de Québec.

Extrémité est des caves de la malterie de la brasserie Boswell-Dow, contexte 1852-1865.

Photographie Ville de Québec.

Réaménagements et réaffectations

Les témoins associés à la période qui s’étend de 1865 à 1887 reflètent surtout des modifications apportées aux espaces existants. Mentionnons les traces d’un pavé de scories, des vestiges d’un atelier de tonnellerie attenant au magasin de la maison Alexander-Fraser et des travaux à l’un des tunnels entre la brasserie et la malterie. C’est probablement à ce moment que le système de drainage en bois est remplacé par de la tuyauterie en fonte.

La brasserie Boswell-Dow en 1875.

D. A. Sanborn, Insurance plans of the city of Quebec, Canada, détail du feuillet 12, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P600, S4, SS1, D65.

Pavé de scories à l’intérieur de la brasserie Boswell-Dow, contexte 1865-1887.

Photographie Ville de Québec.

Agrandissement et modernisation

La formation de la Boswell and Brother, en 1887, marque le début d’une phase d’expansion qui se termine avec la prohibition, en 1918. La fin du 19e siècle voit l’achat de la propriété du marchand Alexander Fraser et de la fonderie Bisset récemment incendiée. Les espaces sont réorganisés et les structures sont consolidées pour accueillir une machinerie plus lourde. Des édifices répondant à de nouveaux besoins font leur apparition.

À l’est du site, la maison Alexander-Fraser est transformée en bureaux pour la compagnie et le magasin donnant sur la rue Saint-Nicolas fait place à une nouvelle construction. À l’ouest, la Boswell and Brother relève la fonderie pour en faire un entrepôt frigorifique. La maison qui accueillait les bureaux de la fonderie est en grande partie démolie et remplacée par un édifice pour les chaudières et l’entreposage du malt. Un autre bâtiment, encore plus à l’ouest, reçoit les compresseurs d’une machine à glace et un entrepôt à charbon.

Avec la démolition des bureaux de la fonderie, c’est presque toute la portion est des écuries du second palais qui disparaît. Les modifications apportées du côté de la rue De Saint-Vallier éliminent également le passage menant à la cour, vestige de l’allée principale de l’intendance.

Bouteilles de bière Boswell datant de 1850 et 1890 environ.

Collection de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

La brasserie Boswell-Dow en 1910.

Charles Edward Goad, Insurance plan of the city of Quebec, Canada, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, détail du feuillet 14, G/1144/Q4G475/G6/1910 CAR.

L’édifice de la machine à glace joignant, à droite, le mur ouest de l’édifice des chaudières, brasserie Boswell-Dow, contexte 1887-1918.

Photographie Ville de Québec.

Apogée et fermeture

La brasserie Boswell maintient sa productivité malgré les restrictions imposées par la Première Guerre mondiale. Une fois la paix revenue, les mouvements de tempérance s’étiolent; l’entreprise ne cesse de s’agrandir et fait appel à de la machinerie toujours plus performante. La crise de 1929 a probablement un impact, mais la Boswell semble s’en relever rapidement puisque, dès l’année suivante, on agrandit encore les édifices. On amorce aussi la constitution d’un parc de véhicules motorisés qui requiert des infrastructures spécialisées. La réussite de la brasserie culmine dans les années soixante jusqu’à sa fin abrupte en 1968.

Les découvertes archéologiques associées à cette phase témoignent de la modernité des installations. Des planchers et des bases de béton étaient présents en surface ou immédiatement sous les débris de démolition des bâtiments recouverts par les aménagements récents.

La brasserie Boswell-Dow en 1941.

Intersection de la côte du Palais et de la rue De Saint-Vallier, Archives de la Ville de Québec, N001590.

La brasserie Boswell-Dow, 1957.

Détail de Underwriters’ Survey Bureau, Insurance plan of the city of Quebec, 1957, Ville de Québec.

Appareil de filtration en acier inoxydable du type utilisé dans les dernières années de production de la brasserie Boswell-Dow, contexte 1918-1968.

Photographie Ville de Québec.

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