Patrimoine

L’archéologie à Québec

Îlot des Palais

L’enceinte

À la suite de l’attaque de William Phips en 1690, une palissade est construite autour du palais sous les ordres du major François Provost (Paris, 1638 – Québec, 1702). Un plan de 1692 indique que la ligne de défense est constituée de maçonnerie entre la redoute du Palais et une petite construction, peut-être un corps de garde, attenante à une porte donnant accès au chemin des Récollets. Une palissade de pieux prolonge le rempart jusqu’à la redoute Saint-Nicolas et clôture le reste du quadrilatère. Des vestiges du rempart, de la petite construction et de la palissade ont été mis au jour.

Quelques modifications sont apportées à la ligne de fortification au tournant du 18e siècle. En 1710, l’ingénieur Josué Dubois Berthelot de Beaucours (France?, v. 1662 – Montréal, 1750) proposera « de revêtir de maçonnerie l’ancienne palissade terrassée ». Les vestiges d’un mur de maçonnerie dégagés sur plus de 8 m le long de la rue Vallière, dans le stationnement de la maison de Lauberivière, appartiendraient à ce revêtement.

Le premier palais de l’intendant à la fin du 17e siècle : en rouge, les ouvrages faits; en jaune, les ouvrages projetés.

Robert de Villeneuve, détail du Plan de la Ville de Québec en la Nouvelle France où sont marqués les ouvrages faits et à faire pour la fortification, par le Sr de Villeneuve, 1692, Bibliothèque et Archives Canada, Ph/340/Québec/[1692].

Un mur de maçonnerie est ajouté immédiatement à l’ouest de la palissade vers 1710.

Josué Dubois Berthelot de Beaucours, détail du Plan de la ville de Québec, Archives nationales d’outre-mer, France, FR CAOM 03DFC 377B.

L’enceinte perd peu à peu de son importance stratégique, mais continue d’influencer l’organisation des lieux. À l’époque du second palais, la ligne ouest constitue la limite entre la cour principale et les nouveaux jardins. La redoute Saint-Nicolas conserve sa fonction défensive durant tout le Régime français.

Au moment de la guerre de la Conquête, la vulnérabilité de l’endroit est reconnue. En 1759, une fortification temporaire est élevée de part et d’autre de la Saint-Charles afin de protéger l’entrée de la rivière et le passage à gué entre les deux rives.

Tête de pont de la rivière Saint-Charles

Vestiges de la palissade de pieux élevée à la fin du 17e siècle pour protéger le palais de l’intendant.

Photographie Université Laval.

Une cible militaire

Lieu de pouvoir et de ravitaillement, l’intendance est une cible privilégiée. Elle a peut-être été bombardée en 1690. Elle résiste aux échanges de tirs entre Anglais et Français en 1759, mais l’année suivante les magasins du Roi sont accidentellement incendiés par l’armée britannique, lors de la riposte à l’attaque de François de Lévis (près de Limoux, 1719 – Arras, 1787). Enfin, le palais sert de caserne militaire avant d’être bombardé et incendié volontairement par l’armée britannique en 1775, au moment de l’invasion américaine.

Bataille des Plaines d’Abraham et de Sainte-Foy

Boulet ramé associé à l’invasion américaine en 1775.

Îlot des Palais, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec. 

Une fonction complémentaire

Par la suite, l’endroit est intégré dans l’organisation militaire de Québec en tant qu’entrepôt pour diverses marchandises acheminées par la rivière Saint-Charles. La présence d’une écurie royale et d’une maison pour les cochers permet de penser que la proximité de la porte du Palais et des Nouvelles Casernes jouait aussi un certain rôle.

Plan montrant l’utilisation de l’îlot des Palais comme espace d’entreposage pour l’armée en 1823.

E.W. Durnford, Present wood yard […], Québec, Bibliothèque et Archives Canada, H3/350/Quebec/1823.

La porte du Palais en 1829.

James Pattison Cockburn, Porte du Palais, Ville de Québec, Bibliothèque et Archives Canada, R9266-118.

La porte du Palais et l’îlot des Palais à l’arrière-plan, vers 1829.

James Pattison Cockburn, Vue de la porte du Palais, Québec, en montant la côte, Bibliothèque et Archives Canada, R9266-121.

Plaque de shako en laiton, rue De Saint-Vallier, 1785-1820.

Îlot des Palais, collections archéologiques de la Ville de Québec et collections de référence de l’Université Laval, photographie Ville de Québec.

Boutons militaires en laiton, rue De Saint-Vallier, 1785-1820.

Îlot des Palais, collections archéologiques de la Ville de Québec et collections de référence de l’Université Laval, photographie Ville de Québec.

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