Patrimoine

L’archéologie à Québec

Îlot des Palais

Les lendemains de la Conquête

Dès 1765, des terrains sont concédés à des particuliers le long de la rue De Saint-Vallier. John Hay bâtit une maison au coin de la rue Saint-Nicolas, et Zachariah Thompson fait de même à l’ouest du site. Des squatters trouvent refuge dans les ruines des magasins du Roi; l’effondrement d’une partie des murs, en 1770, fait d’ailleurs des morts parmi eux.

Les fouilles archéologiques révèlent que les ruines des magasins détachés ont servi de dépotoir après la Conquête. Les rebuts proviennent de la maison de John Hay, des squatters ou des militaires encasernés dans le second palais. Lors de la remise en état des lieux, les fenêtres en bordure de la rue De Saint-Vallier ont été maçonnées afin d’empêcher les soldats de « faire le mur ».

Témoins de l’occupation après la Conquête : contenants de faïence anglaise, Staffordshire slipware, grès salin blanc et porcelaine orientale; verre à tige en verre au plomb; pipe en argile fine, contexte 1760-1775.

Îlot des Palais, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Marc-André Grenier.

Après l’incendie du palais

L’incendie de 1775 touche non seulement le palais mais aussi une grande partie du quartier. C’est le point de départ de plusieurs changements dans l’utilisation des lieux. La maquette Duberger montre qu’au début du 19e siècle tout le front de la rue De Saint-Vallier est bâti.

Les fouilles indiquent qu’un atelier pourvu de latrines occupait la construction adjacente à la maison de John Hay. Plus tard, un atelier plus grand prend place à cet endroit. Il est associé aux vestiges de quatre cuves, deux grandes et deux petites. Ces cuves étaient enfouies dans le sol jusqu’au niveau du plancher; une était enduite de poix et une autre de chaux. Elles servaient peut-être au tannage des peaux.

Dans la partie ouest du site, les archéologues ont identifié des vestiges des écuries royales, de la maison des cochers et de la maison des ingénieurs en chef de l’armée. Les latrines de la maison des ingénieurs en chef, utilisées de 1784 à 1845, renseignent sur le mode de vie de ces importants représentants de l’armée britannique et des civils qui ont occupé le lot par la suite.

Tannerie artisanale de la rue De Saint-Vallier

Détail de la maquette Duberger montrant la rue Saint-Nicolas et une partie de l’îlot des Palais vers 1800.

Maquette Duberger/By, Parcs Canada, photographie Ville de Québec.

Petite cuve contenant de la chaux associée à un atelier qui pourrait être une tannerie, îlot des Palais.

Photographie Ville de Québec.

La propriété de Zachariah Thompson, vers 1790, sur l’emplacement de l’îlot des Palais.

Plan of a lot of ground near the Intendant’s Palace at St Roch’s claim'd by the Successor of the late Zachariah Thompson, Bibliothèque et Archives Canada, NMC-0001902.

Latrines associées à la maison de l’ingénieur en chef, contexte 1784-1845, îlot des Palais.

Photographie Ville de Québec.

La boulangerie Clearihue et la fonderie Bisset

De 1820 à 1825, le boulanger James Clearihue devient propriétaire de cinq des six lots mis en vente par les autorités militaires et de la maison de John Hay, puis construit une boulangerie. Le notaire Jean Bélanger et le marchand boucher John Anderson achètent le dernier lot, à l’ouest, ce qui met fin à l’occupation des lieux par les ingénieurs en chef de l’armée.

Après l’incendie de 1845, Clearihue se défait de ses propriétés, vendant la maison acquise de John Hay au marchand Alexander Fraser et la boulangerie à son fils, James Clearihue Jr., et à son associé, John Frew. George Bisset achète la portion ouest du site et y implante une fonderie.

Des vestiges de la boulangerie, qui réutilise des fondations des magasins du Roi, et de la fonderie, dont les bureaux occupent une partie de la maison des cochers, ont été mis au jour.

Plan des propriétés d’Alexander Fraser et de Clearihue & Frew, 1846, sur l’emplacement de l’îlot des Palais.

Joseph Hamel, Plan of messires Clearihue and Frew’s property as also of Mr. Fraser’s both situate on St.Valier and St.Nicholas Streets, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, CN301, S116, D26.

Embout de cornemuse en ivoire provenant de l’occupation de James Clearihue, 1825-1845.

Îlot des Palais, collections archéologiques de la Ville de Québec et collections de référence de l’Université Laval, photographie Ville de Québec.

Vestiges de la boulangerie Clearihue & Frew, îlot des Palais.

Photographie Ville de Québec.

Puits intégré en partie aux fondations de la fonderie Bisset, îlot des Palais.

Photographie Ville de Québec.

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