Patrimoine

L’archéologie à Québec

Place D’Youville

4 000 ans AA : foyer et éclats de taille

L’emplacement a servi à la taille de la pierre locale probablement vers 4 000 ans AA.

1730-1745 : la naissance du faubourg Saint-Jean

Le faubourg Saint-Jean se développe en dehors de l’ancienne enceinte, en bordure du chemin Saint-Jean, à partir de 1730. En 1742, il comprend une dizaine de maisons, en bois pour la plupart. La population du faubourg se compose principalement d’artisans et d’ouvriers.

Le chemin Saint-Jean, qui correspond à l’actuelle rue Saint-Jean, est l’une des premières voies de circulation menant à Québec. La porte Saint-Jean sur son parcours montre bien son importance. La rue Saint-Joachim se développe parallèlement au chemin Saint-Jean avec la formation du faubourg.

Sceau de marchandises portant l’inscription REIMS 1743.

Place D’Youville, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Brigitte Ostiguy.

La première porte Saint-Jean. Des vestiges de cette porte ont été trouvés rue Saint-Jean, entre la rue Saint-Stanislas et la côte du Palais.

Plan et élévations des portes de Québec, Archives nationales d’outre-mer, France, FR CAOM 3DFC450B.

1745-1815 : des fortifications avancées incomplètes

En 1745, l’administration coloniale amorce la construction d’une nouvelle enceinte de maçonnerie et de fortifications avancées du côté ouest de la ville. Les plans élaborés par Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (Toulon, 1682 – Québec, 1756), ingénieur du roi en Nouvelle-France, sont en partie réalisés.

Malgré l’affectation militaire du secteur, des maisons et des dépendances continuent d’occuper les lieux. Les autorités se réservent cependant le droit de les démolir en cas de besoin. C’est ce qui se produit en 1775, lors de l’invasion américaine. Les bâtiments domestiques seront rapidement reconstruits par la suite.

Défendre Québec et la colonie

Le faubourg Saint-Jean vers 1800.

Maquette Duberger/By, Parcs Canada, photographie Ville de Québec.

La deuxième porte Saint-Jean élevée vers 1745 à l’emplacement de la porte actuelle.

Gother Mann, détail de Elevation of the front of the works at Quebec from St Louis bastion to the barrack bastion, 1785, Bibliothèque et Archives Canada, H3/350/Quebec/1785, NMC0008992.

1815-1875 : le glacis

L’aménagement du glacis, vers 1815, entraîne la démolition de tous les édifices entre l’enceinte et l’actuelle rue des Glacis. En 1845, un incendie consume les 1 500 habitations du faubourg Saint-Jean. Avec la reconstruction, le caractère commercial du faubourg s’accentue. Plusieurs propriétaires ajoutent un étage à leurs habitations. Les rez-de-chaussée abritent souvent des boutiques, alors que les étages servent de résidence.

La circulation augmente entre la ville et le faubourg. On doit percer des allées et ouvrir des poternes près de la porte Saint-Jean pour faciliter le va-et-vient. En 1867, on construit une nouvelle porte Saint-Jean; elle comporte deux allées pour les voitures et deux pour les piétons.

À droite de la porte Saint-Jean, le talus ou glacis.

Photographie Louis-Prudent Vallée, vers 1870, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P1000, S4, D59, P29.

 

Pour faciliter la circulation, une troisième porte Saint-Jean est édifiée à l’emplacement de la porte actuelle.

J. P. M. Lecourt, détail de Plan of the alteration at St. John’s Gate Quebec, 1864, Bibliothèque et Archives Canada, H1/350/Quebec/1864, NMC11207.

1875-1932 : le marché Montcalm

En 1875, les ouvrages défensifs avancés et les habitations sont remplacés par le marché Montcalm. L’architecte Paul Cousin dessine les plans de la halle. Devant cette halle s’étendent des trottoirs de bois le long desquels les marchands stationnent leurs voitures et installent leurs évents. Le marché Montcalm approvisionnera les citadins jusqu’en 1931.

Le marché Montcalm.

Photographie Louis-Prudent Vallée, 1885, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P600, S6, D1, P0214.

 

La troisième porte Saint-Jean est démolie en 1897. Le passage reste libre pendant une trentaine d’années.

Carte postale The Valentine & Sons Publishing Co., vers 1905, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P547, S1, SS1, SSS1, D1-14, P3475.

 

1931 à aujourd’hui : la place D’Youville

Le palais Montcalm, construit selon les plans des architectes Pinsonneault, Robitaille et Desmeules, est inauguré en 1932. L’aménagement du carré Montcalm, qui deviendra plus tard la place D’Youville, confirme la vocation de carrefour du secteur. La porte Saint-Jean actuelle est élevée en 1939. Son style est conforme au projet proposé par Lord Dufferin (Florence, 1826 – Clandeboye, 1902) en 1878.

La place D’Youville vers 1935.

Archives de la Ville de Québec, N010287.

La porte Saint-Jean actuelle. 

Photographie Thaddée Lebel, 1939, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P600, S6, D1, P334.

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