Patrimoine

L’archéologie à Québec

Port de la basse-ville

1608-1700 : de l’Habitation à la batterie Royale

L’Habitation de Champlain est un ouvrage fortifié qui sert à la fois de poste de traite, d’entrepôt et de résidence. Le port de la basse-ville conservera ultérieurement ces fonctions militaires, commerciales et résidentielles.

Une place bordée de maisons et de commerces se crée autour de l’Habitation vers 1640. À la fin du siècle, les autorités coloniales concèdent des lots de grève en bordure du fleuve Saint-Laurent. Ces concessions s’accompagnent de l’obligation de mettre en valeur les emplacements au cours des trois années suivantes. Plusieurs propriétaires riverains élèvent d’abord, sur les battures, des enclos faits de pieux de cèdre.

Deux plateformes à canons se succèdent sur la pointe aux Roches entre 1660 et 1690. La construction de la batterie Royale est commencée à cet endroit en 1691, à la suite de l’attaque anglaise menée par sir William Phips.

Place Royale

La première Habitation construite en 1608. En N, « plattes formes, en façon de tenaille pour mettre le canon ».

Samuel de Champlain, dans The Works of Samuel de Champlain, Toronto, The Champlain Society, 1925, réimpression 1971 par University of Toronto Press, volume II, p. 39.

Plan de la seconde Habitation élevée en 1624. En A, la plateforme.

Jean Bourdon, v. 1634, Livres rares et collections spécialisées, Université McGill.

La batterie de canons probablement construite vers 1660.

Détail du plan La Ville haute et basse de Quebek en la Nouvelle France 1670, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC343A.

La plateforme à canons de la pointe aux Roches en 1685.

Robert de Villeneuve, détail du Plan de la ville et chasteau de Québec, fait en 1685 mezurée exactement par le Sieur de Villeneuve, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC349B.

Québec avant 1700.

Claude-Charles Bacqueville de la Potherie, Histoire de l’Amérique septentrionale, Paris, 1722, vol. I, p. 232.

1700-1760 : un front portuaire permanent

Au tournant du 18e siècle, des quais de pierre sont élevés sur certaines propriétés, dont celles de Charles Aubert de La Chesnaye, Philippe Gaultier de Comporté et Guillaume Pagé dit Carcy. Un front portuaire permanent se constitue. La rue Saint-Pierre se développe et les ruelles de la Place, des Sœurs (actuelle côte de la Montagne) et Saint-Antoine maintiennent l’accès aux battures.

Pour défendre la ville, deux nouvelles batteries de canons sont installées sur des quais privés. La batterie Dauphine, construite entre 1707 et 1709, est prolongée vers le nord en 1745. On amorce la construction de la batterie de la pointe à Carcy en 1757, dans la foulée de la guerre de Sept Ans (1756-1763).

Îlot Hunt

Québec en 1761.

Gravure de Richard Short, Vue de Québec prise de la Pointe de Lévy, 1761, Bibliothèque et Archives Canada, C-000355.

1760-1850 : des quais en eaux profondes

Sous le Régime anglais, les batteries sont rapidement transformées en quais commerciaux. Les marchands privilégient par la suite la construction de quais en eaux profondes. Le quai Lymburner, érigé à la pointe à Carcy entre 1780 et 1804, est représentatif de ces installations.

Îlot Hunt

Marché Finlay

Le port de la basse-ville vers 1800. À droite, le quai Lymburner.

Maquette Duberger/By, Parcs Canada.

1850 à aujourd’hui : un port qui se redéfinit

Après 1850, plusieurs facteurs entraînent une diminution de l’achalandage du port de Québec : canalisation du Saint-Laurent, déclin du commerce du bois équarri et de la construction navale, implantation du chemin de fer d’abord sur la rive sud du fleuve et abandon par l’Angleterre de ses politiques protectionnistes.

Pour contrecarrer cette tendance, d’importantes infrastructures sont réalisées, comme le bassin Louise à l’embouchure de la rivière Saint-Charles à la fin du 19siècle. Parallèlement, on construit des silos à grain, des hangars et des voies ferrées qui facilitent le transbordement.

Au 20e siècle, la création des secteurs portuaires de l’Anse-au-Foulon et de Beauport amène le déplacement d’une partie de la manutention.

Le terminal de croisières de la Pointe-à-Carcy est inauguré en 2002.

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