Patrimoine

L’archéologie à Québec

Place Jean-Pelletier

1625-1733 : le port Saint-Nicolas

Le port Saint-Nicolas, situé en face de la rue des Vaisseaux-du-Roi, était utilisé pour l’échouage des embarcations. Entre 1666 et 1671, l’intendant Jean Talon (Châlons-sur-Marne, 1626 – France, 1694) et le marchand Charles Aubert de La Chesnaye (Amiens, 1632 – Québec, 1702) exploitent un chantier maritime sur les rives de la Saint-Charles, probablement dans le secteur de la brasserie mise sur pied par Talon.

Îlot des Palais

1733-1749 : le chantier naval du Roi

De 1733 à 1735, une digue est construite pour protéger le port Saint-Nicolas des vents et des vagues. L’intendant Gilles Hocquart (Mortagne-au-Perche, 1694 – Paris, 1783) place les travaux sous la direction de Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry (Toulon, 1682 – Québec, 1756), ingénieur du roi en Nouvelle-France. Cet ouvrage imposant améliore la sécurité des lieux et permet l’accostage des bateaux; dès 1736, des navires sont mis en chantier par des particuliers à proximité. La digue subsistera jusque dans les années 1810.

Le chantier naval du Roi est aménagé en 1738 et 1739. En 1742, des transformations sont apportées aux infrastructures pour tenter de les adapter à l’entretien et à l’hivernage des vaisseaux. La mise à l’eau des gros navires demeure cependant une opération risquée à cause de la longueur de la batture et de la faible profondeur de la rivière. Le chantier naval du Roi est donc déménagé au Cul-de-Sac. Le bilan des constructions est tout de même éloquent : entre 1742 et 1748, on y aura construit au moins huit navires, dont le Canada et le Caribou, jaugeant respectivement 500 et 700 tonneaux.

Le palais de l’intendant, ses dépendances et la digue du Palais.

Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, détail du Plan de la ville de Québec capitale de la Nouvelle-France, 30 septembre 1733, Archives nationales d’outre-mer, France, FR CAOM 3DFC412A.

1749-1833 : des chantiers maritimes privés et gouvernementaux

De 1749 à 1775, les installations du chantier naval royal auraient été louées à des entrepreneurs privés pour la construction et la réparation de navires plus modestes. Par la suite, les autorités britanniques utilisent sans doute les infrastructures pour leurs propres besoins. La digue du Palais et l’ancien chantier maritime sont abandonnés à l’occasion des travaux précédant l’ouverture de la rue Saint-Paul, en 1816. Du côté sud de la rue, les terrains sont cédés à des particuliers, tandis que du côté nord, les lots vacants deviennent la propriété du syndic du marché Saint-Paul.

1833-1875 : le marché Saint-Paul

Le marché Saint-Paul est créé en 1833 pour ravitailler la population du faubourg Saint-Roch, alors en pleine expansion. Il est également plus facile d’accès pour les résidents de la rive nord de la rivière Saint-Charles que celui de la haute-ville, en face de la cathédrale, considéré comme le marché central de Québec. Les rues Henderson et Ramsay, aujourd’hui disparues, accueillent des artisans et des petits commerçants qui s’installent dans des habitations qui, le plus souvent, servent aussi de boutique ou de magasin.

Le marché occupe un terrain créé par le remblayage des berges de la rivière Saint-Charles, qui s’étendaient autrefois jusqu’à la rue Saint-Paul. Il comprend notamment un grand quai, des halles, une maison de pesée, une maison pour le commis et un parc pour les animaux vivants. Un incendie détruit les halles en 1843. Elles sont rapidement remplacées par de nouvelles halles en bois, qui brûlent à leur tour, en 1845, dans le grand incendie de Saint-Roch. Les troisièmes halles du marché Saint-Paul seront faites de matériaux incombustibles : pierre et brique pour les murs et ardoise pour la couverture.

Marché Finlay

Place D’Youville

Les troisièmes halles du marché Saint-Paul.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P600, S6 (N1073-88).

1875 à aujourd’hui : des installations ferroviaires

Les installations de la gare de la Quebec North Shore Railways sont mises en place vers 1875. Ces aménagements vont de pair avec la naissance de l’industrie touristique et la croissance des activités commerciales et de services qui caractérisent Québec dans la seconde moitié du 19e siècle. Tout autour, hôtels, cafés, tavernes et restaurants accueillent les voyageurs. La gare actuelle, de style château et conçue par l’architecte Harry Edward Prindle, est élevée en 1915.

Au 20e siècle, les maisons-magasins des rues Henderson et Ramsay disparaissent progressivement avec la construction d’édifices publics et l’incendie de l’Hôtel Canada. Le déclin du transport ferroviaire, durant les années 1950, amène la démolition des voies ferrées et l’utilisation du terrain devant la gare comme stationnement. La place Jean-Pelletier, d’abord nommée place de la Gare, est inaugurée en 1998, à l’occasion du 390e anniversaire de la ville de Québec.

Le débarcadère des voyageurs de la gare du Canadian Pacific.

Carte postale, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1907, P547, S1, SS1, SSS1, D1-15, P3442.

La place Jean-Pelletier en 1915.

Archives de la Ville de Québec, N007781.

La rue Henderson en 1941.

Archives de la Ville de Québec, N001667.

La place Jean-Pelletier en 1958.

Archives de la Ville de Québec, N004174.

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