Patrimoine

L’archéologie à Québec

Maison des Jésuites

Le cimetière autochtone catholique

Fondée en 1637 et abandonnée en 1697, la mission de Sillery était un véritable carrefour multiethnique. Les Jésuites y ont surtout accueilli des Innus (Montagnais) et des Algonquins, mais aussi des Atikamekws, des Hurons-Wendat et des Abénaquis. En 1649, ils reçoivent une partie des 30 familles huronnes-wendat qui avaient fui la mission de Sainte-Marie (Midland, Ontario) pour échapper aux attaques iroquoises; ces Hurons-Wendat habiteront plusieurs endroits avant de se fixer à Jeune-Lorette, aujourd’hui Wendake.

Le cimetière près de la chapelle Saint-Michel était probablement réservé à l’inhumation des autochtones chrétiens qui résidaient en quasi-permanence à la mission. Il aurait servi durant la période la plus active de cet établissement, soit de 1637 à 1657. Les fouilles ont livré les sépultures d’au moins 11 adultes et 39 enfants appartenant à la grande famille algonquienne. Certaines sépultures étaient accompagnées d’objets cultuels ou usuels, parfois enveloppés d’écorce de bouleau ou de feutre décoré : marmites de cuivre, perles de verre, chapelets, croix, bagues, pipes, cuillères, grelots et même cadrans solaires.

Perles de verre, 17e siècle.

Maison des Jésuites, collections archéologiques du ministère de la Culture et des Communications, photographie Ville de Québec.

Bague en laiton dite jésuite marquée des lettres IHS surmontées d’une croix, 17e siècle. 

Maison des Jésuites, collections archéologiques du ministère de la Culture et des Communications, photographie Ville de Québec.

Grelot en alliage cuivreux, 17e siècle.

Maison des Jésuites, collections archéologiques du ministère de la Culture et des Communications, photographie Ville de Québec.

 

Cadran solaire portatif, 17e siècle. L’utilisation des cadrans solaires demande des connaissances en astronomie, science qui était enseignée par les Jésuites.

Maison des Jésuites, collections archéologiques du ministère de la Culture et des Communications, photographie Ville de Québec.

Couvercle de cadran solaire portatif, 17e siècle.

Maison des Jésuites, collections archéologiques du ministère de la Culture et des Communications, photographie Ville de Québec.

Des sépultures dans l’église

Une sépulture trouvée à l’intérieur de la chapelle en 1869 a été identifiée, en s’appuyant sur le Journal des Jésuites, comme étant celle du père Énemond Massé (Lyon, 1575 – Sillery, 1646). La voûte sur laquelle repose le monument élevé à sa mémoire la même année contenait les restes humains découverts et un manuscrit placé dans une bouteille identifiant la sépulture. Ce manuscrit a été retiré lors de la consolidation des vestiges en 1971. Les restes humains auraient été replacés au même endroit, avec ceux de sept autres missionnaires jésuites exhumés lors des fouilles de l’église des Jésuites de Québec.

En 1971, une autre sépulture a été découverte dans la chapelle. On a d’abord pensé qu’il s’agissait de celle de l’interprète Jean Amyot (France?, v. 1625 – Trois-Rivières, 1648). Les observations faites sur les ossements ont cependant indiqué qu’il s’agissait d’une femme d’une trentaine d’années.

Collège des Jésuites

Manuscrit identifiant la sépulture du père Énemond Massé.

Photographie Ville de Québec.

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