Patrimoine

L’archéologie à Québec

Distillerie et brasserie de Beauport

1785-1895 : la distillerie-brasserie de Young et Racey

En 1792, John Young, Simon Fraser et Thomas Grant, propriétaires de la St. Roch Brewery à Québec, font construire une distillerie à whisky près de la rivière Beauport. L’établissement utilise l’eau de la rivière et consomme environ 60 000 boisseaux d’orge par année. Il fournit notamment des marchands de Michilimackinac qui achètent des produits à haute teneur en alcool afin d’en faire des mélanges. La distillerie fait faillite en 1808 et, après une reprise momentanée, ferme ses portes en 1810.

John Racey occupe les lieux à partir de cette date et achète l’entreprise en 1816. La distillerie est sans doute partiellement transformée en brasserie peu après. En 1839, la distillerie-brasserie est achetée par John Gordon, qui devra la rétrocéder à Racey en 1843. La production est par la suite abandonnée. On commence à démolir les installations en 1863.

Un moulin à farine, construit en 1785 par le seigneur Antoine Juchereau Duchesnay, est étroitement associé à l’exploitation de la distillerie-brasserie. Il comportait un barrage contrôlant le débit de la rivière. Propriété de Young de 1792 à 1810 puis de Racey et Gordon de 1834 à 1843, le grain utilisé par l’entreprise y était alors traité. Après la faillite de Gordon, il passe aux mains du marchand de farine William Brown et reste en sa possession jusqu’en 1875. Le moulin est ravagé par un incendie en 1880.

Le moulin à farine où l’on traitait le grain de la distillerie et brasserie de Beauport, avant l’incendie de 1880.

Bibliothèque et Archives Canada, C-086856.

1895-1932 : la Brasserie de Beauport

En 1896, des hommes d’affaires de Québec et de Beauport lancent la Compagnie de Brasserie de Beauport. Les parties conservées du moulin incendié sont restaurées et intégrées dans un nouvel édifice qui sert de brasserie. Plusieurs bâtiments complètent les installations.

Au début du 20e siècle, la brasserie produit 25 000 barils de bière par année, qui sont distribués dans presque toutes les régions du Québec. Des aménagements riverains permettent le chargement et le déchargement des marchandises et une voie de desserte relie l’établissement au chemin de fer qui passe à proximité. Une entreprise de Montréal, la National Breweries, pousse toutefois la Brasserie de Beauport à la faillite. En 1911, lors de la vente judiciaire, elle acquiert l’industrie beauportoise, éliminant ainsi un important concurrent. Les bâtiments sont détruits vers 1932.

La Brasserie de Beauport vers 1900.

Archives de la Ville de Québec, fonds M. Bédard, P100-200-5.1-01.

Affiche publicitaire de la Brasserie de Beauport.

Archives de la Société d’art et d’histoire de Beauport.

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