Patrimoine

L’archéologie à Québec

Cimetières de la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec

Les modes d’inhumation

Les cimetières Sainte-Famille (1657-1841) et Sainte-Anne (1691-1844) étaient contemporains et ont desservi la même paroisse. Du milieu du 17e siècle jusqu’au milieu du 19e siècle, des milliers de personnes y ont été inhumées.

Les fouilles archéologiques ont permis de dégager les restes d’environ 225 personnes. La plupart des restes, soit près de 80 %, sont ceux d’enfants n’ayant pas atteint l’âge de 10 ans. Leur inhumation en terre sacrée indique qu’il s’agit d’enfants baptisés ou ondoyés.

Dans les deux cimetières, les cercueils observés sont très rudimentaires et de forme rectangulaire. Les défunts reposaient avec les bras allongés ou repliés sur le corps. Les objets associés aux cercueils ou aux défunts sont pratiquement absents. La découverte d’épingles de laiton démontre que les corps étaient souvent enveloppés d’un simple linceul.

Des indices de la présence d’Autochtones parmi les défunts ont été décelés, comme des incisives en pelle et peut-être une sépulture d’enfant en position fœtale dans le cimetière Sainte-Famille. Le cimetière Sainte-Anne a livré le premier témoignage archéologique de la pratique d’une autopsie au Québec, soit un crâne d’enfant dont la calotte a été sciée.

Le cimetière Sainte-Famille

Dans le cimetière Sainte-Famille, les sépultures sont ordonnées et, à une exception près, orientées est-ouest. Il n’y a pas de fosses communes. L’inhumation en cercueil est rare, mais certains défunts auraient été déposés sur des planches. L’analyse des données laisse croire que ce cimetière aurait reçu les enfants décédés de maladies présentes en permanence dans la population, comme les infections des voies respiratoires et gastro-intestinales, alors que ceux décédés lors d’épidémies auraient été enterrés dans le cimetière Sainte-Anne.

Le cimetière Sainte-Anne

Trois phases d’inhumation se sont succédé dans le cimetière Sainte-Anne. Durant la première phase, les cercueils ont été disposés dans un axe nord-sud, tandis que durant la deuxième phase, ils ont été placés dans un axe est-ouest. Durant la phase la plus récente, plusieurs enfants ont été inhumés en pleine terre, sans orientation précise et vraisemblablement dans une fosse commune. Des couches de chaux sont associées à ces inhumations, qui ont sans doute été effectuées en temps d’épidémie; il pourrait s’agir de l’épidémie de variole de 1783.

La santé des habitants de Québec

Les altérations observées sur les os, combinées avec les données relatives à la population, permettent de se faire une première idée des problèmes de santé éprouvés par les habitants de la ville de Québec. Ces altérations comprennent les abcès et les caries dentaires, la perte des dents, les défauts de l’émail, l’arthrose, les lésions inflammatoires et les dégradations dues aux carences alimentaires.

La santé des mères

Le grand nombre de fœtus et de nouveau-nés témoigne de la difficulté des femmes à mener leur grossesse à terme. Les accidents obstétricaux étaient nombreux et plusieurs petites filles ont sans doute souffert de rachitisme. Cette maladie de la croissance et de l’ossification, causée par une carence en vitamine D, se manifeste notamment par des déformations du squelette. Habituellement, ce sont les os porteurs qui se déforment. Ainsi, les os du bassin peuvent se comprimer sous le poids du tronc, ce qui a pour effet de réduire la grandeur du canal pelvien. Une telle déformation peut rendre les accouchements difficiles et entraîner le décès de la mère ou de l’enfant.

Les mauvaises conditions de la grossesse auraient aussi joué un rôle important dans la santé précaire des mères : alimentation déficiente, activités quotidiennes pénibles et maladies infectieuses.

La santé des enfants

L’étude des restes osseux révèle que la mortalité des nouveau-nés et des enfants était élevée. Les carences alimentaires, et tout particulièrement le rachitisme, auraient souvent été en cause dans les maladies et le décès durant la première enfance, seules ou associées à d’autres maladies.

Le grand nombre de fœtus et de nouveau-nés indique que la mortalité était forte avant terme, à la naissance et peu après. On remarque une réduction durant la première année, surtout entre 6 et 12 mois, puis une hausse marquée entre 1 et 2 ans.

Bon nombre d’enfants appartenant à ce dernier groupe d’âge auraient eu une faible constitution à cause de problèmes de développement intra-utérin. Leur état de santé ne leur aurait pas permis de supporter le changement de régime alimentaire dû au sevrage. Les enfants sevrés étaient habituellement nourris de bouillies à faible valeur nutritive qui ne suffisaient pas à leurs besoins. Ils étaient donc particulièrement vulnérables aux maladies infectieuses. Si un enfant parvenait à l’âge de 5 ans, il était presque assuré de vivre jusqu’à l’âge adulte.

La santé des adultes

Les os attestent que le rachitisme était présent et peut-être même fréquent à Québec. L’étude des squelettes relativement complets de quelques adultes permet de penser que dès l’âge de 40 ans nos ancêtres étaient « usés » : leur denture était en mauvais état et leurs articulations portaient les marques d’un travail rude, signes d’un vieillissement prématuré selon les normes actuelles.

Place Royale : Un lieu exceptionnel entre le fleuve Saint-Laurent et le cap Diamant

Collège et église des Jésuites

Maison des Jésuites de Sillery : Une mission jésuite

Hôpital général de Québec : Au service des pauvres et des malades

Église de Notre-Dame-de-la-Visitation : L’évolution d’un lieu de culte

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Cimetière Saint-Matthew

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